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Telle une scientifique, Marjolaine Salvador-Morel, développe sans retenue cette passion pour la Nature. Elle n’est pas la seule dans le paysage de notre histoire de l’art à donner à la Nature un rôle de modèle vivant. Citons tout d’abord Albrecht Dürer (1471-1528) avec Ancolie (1490) et Autoportrait au chardon (1493), où le végétal symbolise la douleur du Christ et de la Vierge et inspire l’artiste en 2018 pour Chardon en fils de nylon et fils d’or ancien. Au 18ème siècle, Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) avec Arenaria Balearica (1784) fait danser une gracieuse petite plante fleurie de rocaille sur son talus scénique. À la même époque en Allemagne, la “portraitiste de la flore et de la faune” Élisabeth-Christina Matthes (1749-1808) campe le portrait de Jacinthe bleue, une grande nacre et une libellule devant un fond noir (1769). Au 19ème siècle, la botaniste britannique Anna Atkins (1799-1871) expérimente vers 1845 l’impression cyanotype afin de créer un herbier en images imprimées blanches sur fond bleu. Ce procédé est également utilisé, à des fins de production, pour prendre l’empreinte des dentelles réalisées, cela n’est pas sans nous rappeler les “dessins bleus” de Marjolaine Salvador-Morel. ”Yves Sabourin, Inspecteur de la création artistique, Direction générale de la création artistique Ministère de la Culture et Commissaire indépendant.